Le Mavic 3 est déjà disponible à l’achat, et les analyses pleuvent pour tester le nouvel arrivant de chez DJI qui a déjà révolutionné l’univers de la vidéo aérienne. Pour tous les pilotes randonneurs, nous avons décortiqué point par point ce drone DJI, afin que vous puissiez vérifier par vous-mêmes s’il est fait pour vous ou non. Et pour ceux d’entre vous qui souhaitent rester les pieds sur terre, voici notre guide pour bien choisir son appareil photo en randonnée.
Le Mavic 3 vaut-il le coup ?
Au programme :
- Un compte rendu détaillé des nouveautés du Mavic 3
- Un comparatif avec ses prédécesseurs
- Est-il compatible avec la randonnée ?
Avant de commencer, nous tenons à préciser que l’utilisation d’un drone tel que le Mavic 3 nécessite une formation (lien inscription). De plus, les réglementations européennes sont en train d’évoluer, et il est très important de vous maintenir au courant des actualités les concernant.
Concernant le Mavic 3, il faudra l’enregistrer sur la plateforme AlphaTango, puisqu’il pèse plus de 800 grammes et correspond à la catégorie A3.
Si vous ne savez pas comment faire pour enregistrer votre drone, cette vidéo d’Hubert Aile sur YouTube décrit les démarches à suivre pour l’inscrire sur AlphaTango.
Notez que ce contenu n’est pas sponsorisé, cet article analyse le Mavic 3 d’un point de vue objectif et orienté sur les avantages qu’il peut apporter pour les amateurs de drone en randonnée.
LE MAVIC 3 ET LE MAVIC 3 CINE : LES NOUVEAUTES
Les plus grandes améliorations annoncées :
- Meilleure qualité d’image, particulièrement pour la vidéo avec la caméra Hasselblad CMOS 4/3.
- Meilleure portée du signal, allant jusqu’à 15 km.
- La détection d’obstacles améliorée, permettant une vision à pratiquement 360° pour une portée de 200 mètres.
- 46 minutes de temps de vol
- Le mode Explore, qui intègre un zoom allant jusqu’à x28.
COMPARATIF DES 2 VERSIONS DISPONIBLES :
Deux versions du Mavic 3 sont disponibles : le Mavic 3 et le Mavic 3 Cine, sa version « premium ».
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Mavic 3 :
La version normale du Mavic 3. Équipé d’une caméra Hasselblad CMOS 4/3, il enregistre sur des cartes micro-SD.
Il filme en D-Log : un profil d’image qui permet d’enregistrer une grande plage dynamique, où vous pourrez ensuite étalonner votre image librement en post-production. Cette grande liberté dans la colorimétrie vous permettra d’obtenir des images plus détaillées, plus vibrantes et naturelles qu’avec une caméra normale.
Cappadoce (2021), par Timelab Pro. Pris avec Mavic 3©
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Mavic 3 Cine :
Cette version professionnelle du Mavic 3 utilise la même caméra Hasselblad CMOS 4/3, mais enregistre sur un disque dur SSD intégré de 1 Tb.
Si le disque dur est aussi volumineux, c’est parce qu’il utilise Apple ProRes : les images sont ainsi enregistrées à un taux de donnée maximum de 3772 Mb/s. Pour vous donner un exemple, une heure de prise de vue correspond à environ 500 Gb de fichiers vidéo.
Mais la ProRes amène son lot d’avantages : elle donne des images détaillées à l’extrême, et préserve une grande gamme dynamique même dans les images riches en détails. C’est en quelque sorte le nec plus ultra du D-Log.
Le Mavic 3 Cine satisfera donc les vidéastes maîtrisant le travail en post-production, d’autant plus que les gros volumes de fichiers vidéo qu’il génère nécessitent un très bon matériel informatique pour les travailler.
Cappadoce (2021), par Timelab Pro.
LES CARACTERISQUES DU MAVIC 3
À présent, toutes les caractéristiques que nous allons détailler concernent aussi bien le Mavic 3 que le Mavic 3 Cine.
APPLIS ET FONCTIONS INTELLIGENTES :
Ici, nous avons été un peu déçus… La plupart des fonctions intelligentes annoncées par DJI ne seront disponibles qu’en janvier 2022, à savoir : ActiveTrack 5.0, Hyperlapse, MasterShots, QuickTransfer, QuickShots et Panorama.
La plupart de ces applications permettent de réaliser des plans cinématiques, donc pour l’instant on ne peut utiliser le Mavic 3 qu’en prise de vue manuelle.
Autre point noir : l’application Waypoint n’est pas au programme, ou en tout cas DJI ne l’a pas annoncée comme étant prévue pour le Mavic 3. Si vous souhaitez établir un trajet GPS, il faudra utiliser un logiciel tiers lorsque le SDK (kit de développement logiciel) sera publié.
Il faudra donc attendre cette mise à jour firmware en janvier pour pouvoir profiter de ces fonctionnalités. Donc pour le moment, pas de vol automatisé ni de tracking. De ce fait, si vous souhaitiez l’acheter maintenant pour utiliser ces fonctions, nous vous conseillons d’attendre janvier 2022.
AUTONOMIE et BATTERIE :
DJI a fait une avancée conséquente dans l’optimisation de ses batteries : le producteur chinois a annoncé que le Mavic 3 dispose d’une autonomie de 46 minutes de vol.
En réalité, il s’agit plutôt de 35 minutes lors d’une utilisation normale (sans pousser sur l’utilisation de la batterie, en gardant une marge de sécurité pour ne pas provoquer le RTH). Néanmoins, cela reste un confort non négligeable quand on sait que le Mavic 2 Pro avait une autonomie annoncée de 31 minutes, pour une vingtaine de minutes en conditions réelles.
Cette amélioration des batteries vous autorise donc à prendre un peu plus votre temps pour réaliser vos plans, sans redouter le signal de batterie faible qu’on ne connaît que trop bien.
Pour ce qui est de la batterie, il s’agit d’une LiPo 4S. Elle passe de 3850 mAh (Mavic 2) à 5000 mAh.
Le port usbC pour charger cette dernière se trouve à même le drone : il vous sera donc impossible de recharger une batterie lorsque le drone vole, à moins d’avoir acheté la station de recharge (79€) qui accueille jusqu’à 3 batteries. Cette station est toutefois incluse dans le pack Fly More Combo, accompagnée de 3 batteries intelligentes.
Enfin, la radiocommande RC-N1 a une autonomie de 4 heures en rechargeant un appareil mobile, et 6 heures sans appareil mobile connecté.
LA PORTÉE :
DJI a encore une fois fait fort en ce qui concerne la portée de transmission. Grâce à la nouvelle radiocommande RC-N1, le retour vidéo se fait en 1080p à 60 fps, de quoi avoir une image fluide pour mieux apprécier la qualité de vos plans.
Elle annonce une portée allant jusqu’à 15 km grâce à la technologie O3+, en précisant toutefois qu’elle peut varier selon les conditions suivantes :
Fortes interférences : Centre-ville (environ 1,5 à 3 km)
Moyennes interférences : Zone de banlieue (environ 3 à 9 km)
Faibles interférences : Paysages ouverts (environ 9 à 15 km)
LA CAMÉRA :
C’est la plus grande annonce de DJI pour le Mavic 3 : la nouvelle Hasselblad CMOS 4/3.
Elle filme en 4K à 120 fps, en 5.1K à 50 fps ou en 1080p à 200 fps. Une fréquence d’images par seconde qui promet une fluidité sans égale pour vos prises de vue ! Notamment, la 1080p sera idéale pour vos plans en slow motion, avec ses 200 images par seconde.
Le capteur CMOS permet d’obtenir de très bonnes images à basse luminosité, sans réduction de bruit vidéo. Par exemple, en extérieur et au crépuscule à 800 ISO, vous n’aurez pratiquement pas de grain.
L’objectif principal est un 24mm, donc un objectif plus large que celui du Mavic 2 Pro (28mm).
Vous aurez aussi la possibilité de modifier manuellement l’ouverture de l’objectif entre f2.8 et f11 : ainsi, vous n’aurez pas toujours à dépendre des filtres ND.
Pour ceux d’entre vous qui ne savent pas ce qu’est un filtre ND, voyez ça comme les « lunettes de soleil » de votre caméra : il va empêcher la surexposition de votre image, mais il permet aussi de donner un rendu plus fluide lorsque vous filmez en mouvement. Suivant la luminosité de la scène que vous filmez, il va falloir choisir entre plusieurs valeurs de filtres, allant de 8 à 64 en ce qui concerne les drones DJI. Le filtre ND 8 étant destiné aux faibles luminosités, et le 64 aux très fortes luminosités. Il existe aussi des filtres ND polarisants, appelés filtres ND-PL, qui filtrent les reflets pour lisser l’image et lui donner un aspect plus mat.
Cappadoce (2021), par Timelab Pro.
PHOTOS :
Le format 4/3 et le capteur de 20 mégapixels de la Hasselblad CMOS 4/3 permet de capturer des images magnifiques à haute résolution. Vous aurez ainsi la possibilité de recropper l’image comme vous le souhaitez, sans en altérer la qualité.
Le capteur CMOS applique instantanément une colorimétrie de haute qualité à l’image, pour rendre vos clichés plus naturels. De plus, il dispose d’une plage dynamique de 12,8 stops, ce qui permet de retenir plus de détails dans l’ombre et la lumière. Par exemple, un cliché de lever de soleil n’apparaîtra ni surexposé au niveau du soleil, ni sous-exposé dans les zones d’ombre. Par Jorge de la Torriente
En revanche, en prenant des photos avec l’objectif du mode Explore, l’image est enregistrée automatiquement au format .jpeg… ce qui entraîne forcément une baisse de la qualité lors du traitement en post-production.
DETECTION D’OBSTACLES :
Le mavic 3 a une bien meilleure capacité d’évitement des obstacles, qui avoisine les 360 degrés. Équipé de capteurs supplémentaires, il surclasse le Mavic 2 Pro qui n’en avait qu’à l’avant et à l’arrière.
Les capteurs ont maintenant une portée de 200 mètres, soit 10x plus que le mavic 2 qui avait une portée de détection de 20 mètres.
Le RTH (return to home) a été amélioré, et le Mavic 3 définira lui-même un trajet de retour de la façon la plus rapide possible.
LE MODE EXPLORE (ZOOM 28X) :
Le mode Explore du Mavic 3 est une des grandes spécificités mises en avant par DJI concernant ce drone. Il dispose d’un zoom numérique combiné au fameux téléobjectif, qui a une lentille de 162mm.
Plusieurs hics ressortent de ce mode en ce qui concerne la vidéo. Les images du mode Explore ne peuvent pas être modifiées, il filme en mode automatique par défaut. Par conséquent, seul le zoom 7x est utilisable en prise de vue car c’est le seul zoom optique de cette caméra. Les zoom 2x, 4x, 14x et 28x sont digitaux et ont beaucoup de grain, peu importe la luminosité.
De plus, des soucis de focus ont été remarqués, où l’objectif fait le point sur l’arrière-plan plutôt que le sujet principal.
Enfin, lorsqu’on zoome progressivement, il y a une saccade lorsque le zoom atteint 7x : c’est parce qu’il passe sur le zoom optique de la seconde caméra. Encore une fois, cela montre que cette fonctionnalité est destinée à un usage de reconnaissance plutôt que de prise de vue : impossible de réaliser un plan cinématique avec un zoom aussi peu fluide.
En conclusion : le mode exploration est plutôt un outil, qui peut servir pour la reconnaissance ou l’investigation. Il n’est pas utile à des fins cinématographiques. Il est à espérer qu’une mise à jour sortira bientôt, pour permettre aux utilisateurs d’utiliser le mode manuel dans le mode Explore.
LE STABILISATEUR :
Le stabilisateur incorporé à la caméra Hasselblad CMOS 4/3 a été amélioré, pour pouvoir rester stable tout en filmant avec l’objectif zoomé. Il est très efficace, notamment lors du tracking et maintient une grande fluidité lorsqu’on utilise le zoom 7x.
Autre amélioration, comparée aux précédents modèles : le stabilisateur permet de regarder sur les côtés sans que le drone ne bouge, une fonctionnalité qui peut apporter un petit plus en prise de vue.
RÉSISTANCE :
Le Mavic 3 a un plastique plus léger et des bras plus longs et plus fins que le Mavic 2 Pro. Il est ainsi plus aérodynamique (+35% de résistance au vent comparé au Mavic 2), ce qui aide à pousser le temps de vol aux 46 minutes annoncées. Mais cela le rend bien plus fragile que son prédécesseur. Nous vous conseillons d’avoir un spotteur avec vous lors du vol.
Le stabilisateur est aussi plus fragile, même un crash très léger peut abîmer le drone et le rendre inutilisable. Le Mavic 2 était plus résistant, parce que son stabilisateur était plus simple… À vous de choisir, technologie ou résistance !
TAILLE :
Le Mavic 3 a des dimensions de 221 x 96,3 x 90,3 mm.
Il est plus grand que le Mavic 2 Pro, mais reste un drone compact facile à transporter, d’autant plus que leurs poids sont similaires : respectivement 899 grammes et 907 grammes.
Ensuite, le sac de transport du Mavic 3 est bien plus gros que celui du Mavic 2. Il est donc plus encombrant et ne tient pas très bien debout lorsqu’il est chargé.
Le Mavic 3 est-il compatible avec la rando ?
C’est la question que vous attendiez tous, et nous allons vous donner notre avis objectif : il est compatible avec la rando, mais attention.
Les « Pour » :
- Comparé à un appareil photo numérique, il reste plus facile à transporter grâce à ses bras rétractables. Si vous ne souhaitez pas transporter le Mavic 3 dans son sac de transport, il se glissera très facilement dans votre sac de rando.
- L’ActiveTrack 5.0, combiné à la détection d’obstacles améliorée, est un réel atout pour filmer dans les bois en toute sécurité. On rêvait d’avoir un drone qui suit sa cible tout en évitant les obstacles, DJI l’a fait !
- L’autonomie de 46 minutes en vol, qui permet d’emporter moins de batteries et donc d’économiser du poids dans le sac.
- Le mode Explore, idéal pour faire de la reconnaissance. Vous pourrez employer le drone comme éclaireur si la suite de votre trajet n’est pas claire.
Les « Contre » :
- Un drone très fragile à cause de son plastique plus léger, ses bras plus fins et son stabilisateur plus sensible. Comme dit précédemment, un crash de petite envergure peut vite rendre le drone inutilisable. Sans la détection d’obstacle, nous vous aurions vivement déconseillé de l’emporter en randonnée.
- Un prix trop élevé pour une utilisation uniquement destinée à la randonnée. Si vous ne pensez pas l’amortir avec une utilisation professionnelle, mieux vaut opter pour le Mavic 2 Pro qui est un excellent drone pour 1000 euros de moins.
Pour conclure, le DJI Mavic 3 est un drone dont le prix, dépassant les 2000€, peut vite être rébarbatif. D’autant plus qu’il s’est déjà fait une réputation en ce qui concerne sa fragilité, alors si vous désactivez la détection d’obstacle, attention aux crashs. Cependant, il est compact, facile à transporter et sera votre meilleur ami en randonnée : il vous permettra de réaliser des plans cinématiques de très bonne qualité. Son autonomie de 46 minutes de temps de vol est idéale pour la rando. Enfin, le mode Explore vous permettra de l’utiliser pour la reconnaissance, et peut-être vous éviter de louper un endroit mémorable à visiter !